jeudi 21 février 2008

Le continuation bet en micro-limites

J'espère que tout le monde sait ce qu'est un continuation bet : vous avez relancé préflop, et que le flop vous aide ou non vous misez. Comme l'adversaire vous voit sur une grosse main préflop, s'il n'a rien touché (ce qui arrivera deux fois sur trois), ou s'il a touché un jeu faible comme la petite paire il va surement se coucher.

Tout d'abord ne pas oublier que le continuation bet est un bluff, et que comme tous les bluffs il faut le faire lorsque vous pensez avoir une chance de gagner le coup avec une main nulle ou pas terrible.
Il faut aussi comprendre que cette technique est probablement la plus connues de toutes en poker, même sur les micro-limites. Rares sont les joueurs qui ne font jamais de continuation bet.

Néanmoins c'est un bluff souvent efficace et ceci même dès la NL2.

Il y a néanmoins quelques précautions à prendre pour le rendre le plus efficace possible :

  • Il vaut mieux éviter d'en faire un lorsqu'on affronte 3 adversaires ou plus, parce que le plus souvent quelqu'un aura quelque chose et suspectera un continuation bet de votre part.
    Contre un seul joueur c'est souvent très efficace, contre deux c'est déjà plus dur.
  • Il faut miser comme si vous aviez touché votre flop. Il ne faut surtout pas qu'un adversaire observateur comprennent à votre façon de miser que vous faite un continuation bet ou que vous avez touché votre flop (ou que vous avez une overpaire en main).
  • Il y a quelque chose de bizarre en micro-limites : une petite mise au flop est souvent plus respectée qu'une grosse mise. Miser 50% ou moins du pot (l'important est de casser les côtes aux tirages) est souvent plus efficace que miser plus gros. Surtout s'il y a un as ou un roi au flop.
    Je ne m'explique pas pourquoi les joueurs ont tendance à suivre plus souvent lorsque vous misez plus gros. Je suppose qu'ils soupçonnent un arrachage en bluff (ce que c'est le plus souvent). Lorsque vous misez moins ils doivent se dire que vous essayez de les embarquer avec une main très forte.
  • Corolaire : si vous avez obtenu une main très forte au flop il peut être intéressant de miser un peu plus gros que d'habitude de temps en temps. Cette grosse mise attirera souvent des joueurs qui pensent que vous bluffez.
  • Voici un exemple de continuation bet que vous pouvez appliquer (il est important de miser de la même façon que vous ayez touché votre flop ou non) :
    _ Flop avec une grosse carte, surtout un as ou un roi : misez 50% ou moins du pot. Vous pouvez descendre jusqu'à 1/3 du pot si le flop est très peu connecté.
    _ Flop avec des tirages évidents : 50% à 2/3 du pot selon les tirages possibles, pour casser les côtes.
    _ Flop avec uniquement des baby's (petites cartes) : 2/3 du pot, voir le pot complet. Vous aurez souvent un tirage pour des overcards, et vos adversaires aussi. Il faut leur faire jeter ce tirage.
    _ Flop menaçant mais sur lequel vous avez un tirage possible (flop unicolore et vous avez l'as de cette couleur par exemple, ou alors un brelan avec lequel vous pouvez encore faire full) : de 1/3 à 2/3 du pot selon les adversaires, voir pas de continuation bet si vous savez que votre adversaire est du genre à miser très peut quand il touche un gros jeu : il vous laissera la côte pour aller chercher un tirage.
  • Parfois il faut savoir ne pas faire de continuation bet même contre un seul adversaire. Ou plutôt retarder le continuation bet au turn. Si vous êtes depuis longtemps à la table et que vous avez beaucoup joué contre les même joueurs il faut savoir varier un peu votre jeu de temps en temps. Checkez le flop sur lequel vous n'avez rien touché et misez au turn (ou jetez si votre adversaire mise avant vous et que vous n'avez toujours rien).
    Le mieux pour faire ceci est d'avoir la position sur votre adversaire : il check le flop, vous checkez. Il check la turn, vous misez. Souvent il jettera, persuadé que vous essayez de slowplayer une grosse main. S'il mise avant vous la décision est facile : vous n'avez rien, vous jetez.
    Faite ceci de temps en temps, et uniquement lorsque vous êtes depuis longtemps sur une table contre les mêmes joueurs.
  • Si le board vous effraye trop (unicolore et vous n'avez pas la couleur, trop connecté...) il n'y a pas de honte à ne pas faire de continuation bet. L'adversaire pourrait avoir touché le flop, et surtout il pourrait supposer que vous n'avez pas touché le votre et vous relancer, ce qui vous mettrait dans une situation difficile. Parfois il faut savoir jeter l'éponge si la situation est trop compliquée pour vous. Il est important d'être un joueur qui se laisse bluffer de temps en temps, parce que ça veut dire que vous n'êtes pas une calling station.

1 commentaire:

  1. Très bon article sur le CB checkman.
    Tu es doué pourêtre clair et concis. Bravo!

    pep

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